Heureuse rencontreFeredoc passa quelques semaines dans la ville agitée de Bree, prenant le temps de se ravitailler et de prendre les renseignements dont il avait besoin pour continuer son chemin, car il avait prévu de se rendre dans les lointaines contrées de la Terre du Milieu, à l'instar de ce cher Bilbo dont il avait souvent entendu les récits.
Le jeune Hobbit apprécia grandement son court séjour à Bree où il se lia d'amitié avec un certain Grand-Pas, un rôdeur que beaucoup considéraient comme étant une bien mauvaise fréquentation. Cependant, Feredoc appréciait ce rôdeur qui, malgré les apparences, avait un grand sens de l'humour et l’œil vigilant. De plus, tous deux étaient habités de la même rage à l'encontre des créatures de Sauron.
Une bonne entente naquit également entre Feredoc et Propser, le patron de la célèbre auberge du Poney Fringant dont la réputation n'est plus à faire ! Là-bas, rencontra-t-il aussi le mâge Gandalf avec qui il eut l'une ou l'autre occasion de discuter. Mais il devait bien avouer que quelque chose en Gandalf lui donnait quelques petits frissons dans le dos...
Alors qu'il se baladait allègrement sur la Place du Sanglier, au coeur de la ville, Feredoc fit la rencontre d'une charmante Hobbite du nom d'Alcala. Il apprit qu'elle séjournait là pour le moment et qu'elle tenait une petite boutique de teintures et il dut reconnaître qu'elles étaient particulièrement soignées et d'une couleur raffinée. Ce fut une heureuse rencontre qui s'acheva sur une bonne pinte à l'auberge. Cependant, juste avant de se quitter, Feredoc remarque un tatouage étrange sur le bras de la belle Alcala. Celui-ci représentait un corbeau teinté de noir... D'aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, ce symbole ne lui était pas totalement inconnu et il lui semblait l'avoir déjà vu quelque part, sur d'autres personnes. Mais il décida de ne pas s'encombrer l'esprit avec ce détail et il ne lui demanda rien quant à la signification de ce tatouage.
Le lendemain matin, il partit de bonne heure en direction du Nord-Ouest, ayant pour objectif d'emprunter le Chemin Vert jusqu'à Castelorge, dans les Hauts du Nord. Il marcha à vive allure jusqu'à atteindre les Champs de Bree Nord et là, il obliqua vers l'Est pour rejoindre la Ferme d'Anstacier où il acheta un poney pour soulager ses pieds nus. La bête était un Alezan à la robe soyeuse, d'une couleur marron et à la longue crinière de jais. Il décida de la nommer Charlotte et tous deux repartirent à la tombée de la nuit.
Alors qu'ils arrivèrent en vue du Chemin Vert, Feredoc vit au loin une troupe d'Orcs qui se déplaçait furtivement. Ou du moins, pensaient-ils l'être... N'y tenant pas, il se dirigea dans leur direction, souhaitant les suivre jusqu'à leur camp et les exterminer tous. Malheureusement, la lune était voilée par d'épais nuages cette nuit-là et Feredoc se perdit dans les ténèbres, tout comme il finit par perdre la troupe d'ennemis et leur trace.
C'est alors que, à sa grande stupeur, n'ayant pas remarqué qu'il avait un poeu trop dévier de sa route en direction de l'Ouest, Feredoc se retrouva face à un somptueux lac, en contrebas. De légers reflets lumineux dansaient à sa surface, bien que la lune et les étoiles ne parvenaient toujours pas à percer le voile de la nuit. Le jeune Hobbit se souvint alors de récits qu'ikl avait entendu à propos de ce lieu où les étoiles dansent en permanence à la surface de l'eau et son nom lui revint rapidement en mémoire : le Lac de Simplétoile ! Une merveille naturelle dont la contemplation vous perdait dans un firmament de pensées apaisantes.
Bien que perdu dans la contemplation du lac en mouvement, les yeux de Feredoc furent attirés par la rive qui se trouvait de l'autre côté de l'étendue d'eau. Les arbres bougeaient dans tous les sens, avec violence, alors qu'il n'y avait pas un souffle de vent. Intrigué, Feredoc fit prendre cette direction à Charlotte et ils traversèrent le lac à gué pour atteindre la rive opposée. Là, il vit au loin une silhouette sombre se mouver furtivement dans les arbres, suivant de près l'énorme masse qui faisait trembler le sol et bouger les arbres sans ménagement. Croyant avoir affaire une nouvelle fois à des créatures du Seigneur des Ténèbres, Feredoc mit pied à terre et se mit lui aussi à avancer furtivement au couvert des arbres qui formaient le Bois de Brande.
Il marche longtemps, sur un terrain accidenté qui n'avait de cesse de monter. Il vit passer de temps à autre un sanglier ou un daim qui prenaient bien soin de ne faire aucun bruit.
La silhouette était devenue invisible et Feredoc perdit sa trace, ce qui l'inquiétait quelque peu. Par contre, la masse volumineuse qui se déplaçait toujours vers le haut de la colline que recouvrait le bois continuait de rester visible. Et, même si elle ne l'était plus on pouvait aisément l'entendre avancer ! Ce n'est qu'arrivé proche du sommet que Feredoc eut la bonne idée de baisser le regard pour tenter d'apercevoir des éventuelles empruntes dans le sol et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata que les empruntes qui jonchaient effectivement le sol étaient de forme humaine ! Mais qu'elles étaient aussi bien plus grande que ne le veut la tradition. Alors Feredoc déglutit et se trouva persuadé dans son for intérieur qu'il faisait face à un Géant...
Et que pouvait-il faire, lui, petit Hobbit, face à un Géant ?
Mais son courage ne lui fit pas défaut et il reprit son ascension jusqu'au sommet de la colline, qu'il finit par atteindre, enfin !
Tout en haut, dans une clairière à ciel ouvert, se trouvait une cabane rudimentaire faite de morceaux de pierres entassés les uns sur les autres et dont l'entrée n'était obstruée que par une peau de sanglier non traitée, qui était pendue par on ne sait quel procédé. Au centre de la clairière était allumé un feu mais rien ne cuisait dessus.
Personne en vue... Plus de silhouette, le sol avait cessé de trembler, les arbres ne bougeaient plus et tout était redevenu silencieux. Feredoc se risqua à sortir de sa cachette et s'approcha de la cabane qui devait bien faire près de 5 mètres de haut. Cela en disait long sur la taille de son potentiel adversaire...
Il n'y trouva rien, si ce n'est une odeur nauséabonde de viande en putréfaction et quelques ossements éparpillés sur le sol. Le jeune Hobbit ressortit immédiatement de l'antre du Géant et s'arrêta net devant le feu. Il avait la curieuse sensation d'être observé et il n'aimait pas cela du tout !
Il resta immobile, à la lueur des flammes, pendant une bonne minute qui lui parut une éternité.
C'est alors qu'il y eut un grand craquement sonore et des flashes lumineux déchirèrent le ciel, en contrebas de la colline, sur l'autre versant. Sans tarder, Feredoc se saisit de sa harpe enchantée et tira son épée de son fourreau avant de dévaler le flanc de la colline à toute vitesse.
Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, il crut reconnaître le son d'un combat. De plus en plus de flashes lumineux, de toutes les couleurs apparaissaient à intervalles irréguliers pendant que des grognements sourds retentissaient dans l'air.
Quelle ne fut pas la surprise de Feredoc en arrivant sur place, où il fut le témoin d'un spectacle pour le moins inhabituel : un vieillard qui livrait un combat à un Géant !
Il reconnut en ce vieillard la silhouette qu'il avait aperçue plus tôt. Courbé et appuyé sur un grand bâton de bois dont il se servait pour combattre son adversaire, la silhouette enveloppée dans une longue toge brunâtre était aidé dans son combat par tout un tas de petits animaux plus invraisemblables les uns que les autres : une tortue, un moineau, quelques écureuils, un renard ou encore toute une famille de lièvres.
Une fois le premier effet de surprise passé, Feredoc se ressaisit et se lança dans le combat à corps et âmes, faisant retentir sa voix et les notes mélodieuses de sa harpe, comme à son habitude.
Il ne fallut pas moins de 3 minutes aux deux protagonistes pour venir à bout du Géant qui, selon les dires du vieillard, se nommait Svalfang et était descendu des bois des Hauts du Nord il y a peu.
Fut ensuite venu le temps des présentations entre le vieillard et le jeune Hobbit. C'est alors qu'il appris qu'il venait de rencontrer Radagast le Brun, l'un des 5 Istari venus en Terre du Milieu vers l'an 1000 du Troisième Âge du Soleil. Habitant à Rhosgobel, dans la Forêt Noire, Feredoc était étonné de trouver le magicien dans les environs, si loin de chez lui. Mais le magicien ne voulut rien lui dire si ce n'est qu'il était sur le retour d'une mission secrète dont il ne pouvait évidemment pas parler.
Néanmoins, le magicien fut si impressionné par l'habileté et les talents du Hobbit qu'il lui proposa de venir avec lui dans un endroit où ses talents pourraient être forts utiles : Harloeg. L'endroit est infesté de trolls plus immondes les uns que les autres !
Ayant toujours le goût de l'aventure, ce qui semblait être une tendance propice à se propager dans le cœur des Hobbits ces dernières années, il décida de suivre Radagast jusqu'à Ost Guruth, où il séjournait de façon temporaire.
Dès lors, Feredoc alla retrouver Charlotte et prit la direction des Terres Solitaires en compagnie du Mage Brun.